samedi 31 janvier 2009

profdoc maudites tome 1 : l'héritage de l'éducation nationale

aahhh...l'accompagnement éducatif...


Je me suis livrée à une analyse du décret et de arrêté parus au JO le 23 janvier portant sur l’accompagnement éducatif et la rémunération des personnels l’assurant. Il faut comprendre que ces textes sont des renvois constant à d’autres textes plus ou moins obscures. Voilà mon cheminement :


Dans un premier temps, le décret :

Seul l’article 3 est réellement intéressant. Il remplace l’article 1er du décret du 30 janvier 1996 relatif à la rémunération des personnes assurant les études dirigées ou l'accompagnement éducatif hors temps scolaire. Il s’agit de déterminer les taux de rémunération :

« Art. 1er. - Les personnes qui assurent les études dirigées ou l'accompagnement éducatif hors temps scolaire et qui ne relèvent pas pour la rémunération de leurs travaux supplémentaires du décret n° 50-1253 du 6 octobre 1950 fixant les taux de rémunération des heures supplémentaires d'enseignement effectuées par les personnels enseignants des établissements d'enseignement du second degré ou du décret n° 66-787 du 14 octobre 1966 fixant les taux de rémunération de certains travaux supplémentaires effectués par les personnels enseignants du premier degré en dehors de leur service normal peuvent percevoir, pour chaque heure assurée, une rémunération dont le montant est fixé par arrêté conjoint des ministres chargés de l'éducation nationale, du budget et de la fonction publique.
Pour les personnels de l'éducation nationale, la participation aux études dirigées ou à l'accompagnement éducatif ne donne lieu à cette rémunération que si elle intervient en dépassement de la durée du travail dont ils sont redevables réglementairement ou aux termes de leur contrat de travail. »

  1. qui relève du décret 50-1523 du 6 oct 1950 fixant les taux de rémunération des heures supplémentaires d'enseignement effectuées pour les personnels enseignants des établissements d'enseignement du second degré? Les personnels visés par les décrets n° 50-581 à 50-583 du 25 mai 1950, les professeurs adjoints, maîtres d'internat et surveillants d'externat des établissements d'enseignement du second degré, les instituteurs et les professeurs des écoles exerçant dans les classes secondaires des lycées et collèges ou dans les établissements d'enseignement technique, ainsi que les répétiteurs exerçant dans ces derniers établissements et les instituteurs délégués dans les fonctions de professeur ou de maître d' éducation physique. Il est évident que les professeurs documentalistes ne soient pas mentionnés…ils n’existaient pas encore.
  2. qui relève du décret 66-787 du 14 oct 1966 fixant les taux de rémunération de certains travaux supplémentaires effectués par les personnels enseignants du premier degré en dehors de leur service normal ? Les instituteurs, les professeurs des écoles et directeurs d'école élémentaire ainsi que les professeurs et directeurs de collège d'enseignement général. Toujours pas de doc puisque toujours pas créer.

Bien sur, en ce qui me concerne, je considère le fait qu’il y ait écrit « professeur certifié» comme englobant les prof doc et cela me suffit mais, compte-tenu de l’ancienneté des décrets référents, nous ne sommes pas comptés dedans !


Je me suis donc dis : allons voir l’arrêté qui fixe la rémunération comme précisé dans le décret de 2009. Dans l’arrêté du 21 janvier 2009 modifiant l'arrêté du 30 janvier 1996 fixant le montant de la rémunération servie aux personnes assurant les études dirigées, c’est l’article 2 le plus intéressant : « Pour l'application du décret du 30 janvier 1996 susvisé, le montant de la rémunération horaire servie aux personnes assurant les études dirigées ou l'accompagnement éducatif hors temps scolaire est fixé comme suit :
1° Conseillers principaux d'éducation et personnels mentionnés à l'article 1er du décret du 10 janvier 1980 susvisé : 30 euros ;
2° Autres personnes : 15, 99 euros. »


  1. une grosse question : qui relève de l’article 1er du décret du 10 janvier 1980 ? Les professeurs agrégés, professeurs certifiés, professeurs d'éducation physique et sportive, chargés d'enseignement, adjoints d'enseignement, chargés d'enseignement d'éducation physique et sportive, professeurs de lycée professionnel, professeurs d'enseignement général de collège, les conseillers principaux et conseillers d'éducation affectés dans un lycée, dans un lycée professionnel, dans un collège ou dans un établissement de formation.

Et là on se dit : YES ! on est reconnu, c’est génial.


Mais, j’ai gardé le meilleur pour la fin, l’intitulé de ce décret de 1980: relatif à l'exercice de fonctions de documentation et d'information par certains personnels relevant du ministère de l'éducation nationale. Mais oui, ce fameux décret qui permet de reléguer n’importe quel professeur au CDI. Encore une fois, c’est avant 1986 ! Devons-nous considérer que nous faisons « fonction » ?

Je vous laisse réagir !


*indice titre : les profdoc ne sont pas vraiment filles de roi (juste pour le titre, je féminise...hey, ça fait 2 indices)

mardi 27 janvier 2009

Le bizarre incident de Mali pendant le week-end

Ce week-end (qui a commencé jeudi...), je suis rentrée en Maine et Loire et j'en ai profité pour passer à l'IUFM d'Angers où j'ai rencontré les nouveaux PLC1.
première impression : la relève est là (genre, vieille combattante à 2 ans de la retraite!)...
deuxième impression : celle que j'ai dû leur faire. Pour leur parler de la PLC2, je n'ai parlé que de l'aspect IUFM...le plus démotivant. je leur ai dit qu'avoir le CAPES, c'était dur mais qu'après, ça ne s'arrange pas. Je crois que j'ai oublié de préciser certaines choses à propos de l'année post-CAPES alors je me rattrape:
  1. tu fais le boulot que tu as toujours voulu faire...
  2. ... tu es payé pour faire ce boulot (pas négligeable)...
  3. ... c'est une entrée accompagnée dans le métier, les conseillers sont là pour te montrer la voie (en tout cas, c'est mon cas)...
  4. ...tu fais le boulot le plus crevant mais aussi le plus gratifiant que je connaisse (bon, j'ai pas fait beaucoup de boulot mais je peux dire qu'il n'y a rien de gratifiant dans les greffes ou les vendanges...alors que de voir les yeux d'un élève s'éclairer car il a compris ce que tu lui dis :-))...
  5. ... tu fais le boulot que tu as toujours voulu faire (je sais je l'ai déjà dit...c'est l'âge!).

alors, aux PLC1, je ne voulais pas vous démotiver, être PLC2 c'est génial! être prof-doc aussi!

*indice titre :

mardi 20 janvier 2009

la grande victoire de la petite Mali

bon, je m'emballe un peu pour la "grande victoire"! voici la suite de la séance avec les 6eme SEGPA sur la cotation Dewey.
La seconde partie de la fiche :

_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

Ø On dit que la classification est décimale car :

Il existe 10 classes, chacune est divisée en 10 sous-classes, chacune divisée à nouveau en 10 subdivisions…

Exemple de divisions successives :

500 Sciences > 590 Zoologie (animaux) > 599 Mammifères > 599.7 Carnivores > 599.75 Félidés > Chats

700 Arts et Loisirs > 790 Loisirs > 796 Sports de plein air > 796.3 Jeux de ballon > 796.33 jeux au pied > 796.334 Football

la cotation des livres de fiction reprend donc :

930 : le chiffre indique la classification Dewey (930 : histoire ancienne)

BRO : les trois premières lettres du nom de l'auteur

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le déroulement:

2eme séance le mardi 20/01/09 : 1er geste : rappel de ce que nous avons fait la semaine dernière : les classes et les couleurs. Je donne des feuilles à ceux qui les ont perdus ou qui étaient absents. Pour aborder les subdivisions de la CDD, je dessine au tableau de grandes armoires avec des tiroirs pour leur montrer l’idée de subdivision de chaque classe :


000

100

200

300

400

500

600

700

800

900

010

110

210

310

410

510

610

710

810

910

020

120

220

320

420

520

620

720

820

920

030

130

230

330

430

530

630

730

830

930

X

140

240

340

440

540

640

740

840

940

050

150

250

350

450

550

650

750

850

950

060

160

260

360

460

560

660

760

860

960

070

170

270

370

470

570

670

770

870

970

080

180

280

380

480

580

680

780

880

980

090

190

290

390

490

590

690

790

890

990


Les élèves comprennent très vite l’idée. Je leur donne donc les « 100 cases du savoir ». En groupe, nous cherchons dans quel tiroir sera rangé les livres parlant de La Poste, des kangourous, de la préhistoire, du football. J’ai choisi des exemples qui leur parlent (dessin explicite ou centre d’intérêt) ou qu’ils sont en train de voir en cours (préhistoire). Les 100 cases du savoir sont affichées en grand format dans le CDI, ce qui permet de mieux visualiser le sens de lecture : d’abord la classe (horizontal) et ensuite la sous-classe (vertical). Nous abordons ensuite la cotation des documentaires : rappel sur la similitude avec la cotation des fictions sauf que, à la place du genre, on met le thème du livre (représenté par les chiffres). Les 3 premières lettres du nom de l’auteur sont restées dans leurs mémoires, ils n’ont pas de problème à le ressortir. Je choisi de leur faire faire des exemples en prenant, comme auteur, des élèves de la classe :

Le livre parle du collège / de la chasse / de la lune

Il est écrit par Yoan * / Anaïs * / Willy *

Avec création des cotes (indice et auteur).

2eme exercice : chercher des livres parlant de : peintures / corps humain / délégués. Les élèves doivent réfléchir à l’endroit où ils vont trouver le livre donc : la classe, la sous-classe puis l’étagère et le rayonnage où ils vont trouver le livre en question.

Le cours se termine ¼ d’heure avant la sonnerie, je n’ai plus rien à leur faire faire donc, ils vont manger dans la bonne humeur !


* indice du titre : avant, il était caché dans le placard... (non, c'est pas tordu!!!)

dimanche 18 janvier 2009

le nouveau blog de "Cornin Bouchon"

les PLC1 d'Angers ont des blogs très productifs (oui, je m'envoie des fleurs! mes chevilles vont très bien mais ma tête a du mal à passer les portes ;) ). Je signale donc un "nouveau" blog : nota bene.
Je rappelle que ce blog-çi a des commentaires modérés, donc, si vous voulez me contacter, il suffit de laisser un commentaire en spécifiant qu'il n'est pas à publier car mon adresse gmail est ma "spambox" (je ne crois pas que ce terme existe mais il est avéré qu'Angers inspire les néologismes).

*indice du titre: Cornin Bouchon n'est pas l'auteur de Nota-bene donc,...

jeudi 15 janvier 2009

le Graal des prof-doc (?)

je vous signale deux articles très intéressants sur la didactique de l'information écrits par Olivier Le Deuff. Le premier nous apporte quelques éclaircissements sur la didactique de l'info et le second nous offre les différentes phases de l'évolution de la réflexion sur les savoirs info-doc :de la formation des usagers à la didactique de l'info.

bonne lecture

*indice : 978-2-84172-430-7 (franchement, là, Elsa...t'as intérêt de trouver!!!)

mercredi 14 janvier 2009

enseigner la CDD aux SEGPA tome 6 : petites victoires

nous voici arrivé à l'IRD 6 : la classification des documentaires. La Dewey enseignée aux 6èmes n'a pas grand intérêt mais la Dewey enseignée aux SEGPA, là, c'est interessant! en une heure, nous avons fait la moitié de la fiche :

Définition : Une classification est un système organisé et hiérarchisé de classement des connaissances dans un domaine particulier, voire de la totalité des connaissances.

Il peut exister plusieurs systèmes de classement.

En 1876, Melvil Dewey a inventé une classification décimale, visant à classer l’ensemble des savoirs humains dans les bibliothèques.

- Les livres documentaires sont classés d’après leur Thème ou sujet.

A chaque thème correspond une classe, numérotée de 000 à 900.


000 = Généralités

100 = Philosophie

200 = Religions

300 = Société

400 = Langage

500 = Sciences

600 = Techniques

700 = Arts et loisirs.

800 = Littérature.

900 = Histoire et géographie


Pour faciliter l’accès libre des lecteurs dans les rayons, on utilise aussi une couleur pour chaque classe.


ça, c'est ce qu'on attend des élèves à la fin. et voici comment s'est déroulée la séance d'hier.

premier geste : désamorcer les surprises. Je préviens les élèves, avant même l’entrée au CDI, qu’aujourd’hui, ils auront besoin de crayons de couleurs. Leur professeur repart alors dans la salle pour chercher des pochettes de crayons supplémentaires au cas où. Rappel de la cotation des livres de fictions, où sont-ils dans le CDI. Rappel difficile car leur dernier cours date d’avant les vacances. J’en profite pour leur faire découvrir la nouvelle signalétique. Ils découvrent que les livres documentaires sont distincts des fictions. Un élève s’interroge sur la définition du mot « usuel » qui est affiché : ce sont les livres dont on se sert beaucoup (dictionnaires, encyclopédies, atlas).

Je les interroge sur leur propre système de rangement : par ordre d’arrivée, par taille, par ordre alphabétique, par couleur. Je leur demande s’il n’y aurait pas plus pratique pour ranger les livres afin qu’ils les aident dans leurs exposés. La notion de rangement par thème apparaît tout de suite (beaucoup plus vite qu’avec les autres 6°). Je leur explique l’universalité de ce système de classement inventé par Dewey. Nous nous arrêtons sur le mot « classification » : qu’est-ce qu’il leur rappelle ? « Classer », « classe ». Il s’agit, en effet, de classer les livres dans 10 grandes classes ou thèmes définit par Dewey.

Nous avons ensuite abordé ces 10 classes, comme les doigts de la main. Quelques difficultés à cause de la prise en compte du 0 (10 classes qui vont jusqu’à 9…). Les indices disposés sur les étagères permettent aux élèves de remplir les thèmes : les élèves sont heureux de pouvoir répondre, ceux qui sont près des étagères vont chercher les ouvrages pour vérifier qu’ils parlent bien de sciences, d’histoire, d’art, etc.… nous passons ensuite aux couleurs. Les élèves ont remarqué que les panneaux étaient écrits de différentes couleurs, certains prennent même de l’avance en coloriant les cases avant qu’on les aborde. Chaque élève va chercher un livre portant l’étiquette de la bonne couleur, ce qui me permet de voir ceux qui ont compris (certains aident même l’élèves chercheur en lui disant où aller). La séance prend fin. Les élèves sont très volontaires pour une séance que je pensais très difficile. A la fin de la séance, j’ai parlé avec leur professeur de math afin de savoir où ils en sont en math car la prochaine fois, nous allons aborder les subdivisions décimales. Les élèves ne l’ont pas encore vu, donc, il faut trouver des images afin de rendre concret les décimaux.


* indice pour le titre, ceci est...petit scarabée

lundi 12 janvier 2009

la réforme aller-retour

ce matin, sur France inter (et oui, les profs écoutent tous France inter, c'est connu), Nicolas Demorand recevait Gérard Aschiéri et Philippe Mérieu sur la réforme Darcos, la masterisation des IUFM et la disparition du capes sous sa forme actuelle.
disponible en ligne ici. dites moi ce que vous en pensez....

* indice titre : à la demande d'Elsa, le titre d'un téléfilm (je ne juge pas de la qualité...)

dimanche 11 janvier 2009

le monde de SOS 21

le développement durable est un thème toujours à la mode dans l'Education nationale (la preuve : Y Arthus-Bertrand sort une nouvelle expo). Et pour continuer dans la thématique des mondes virtuels de Tisseron, je vous signale ce monde virtuel SOS 21. C'est un jeu virtuel gratuit basé sur l'éducation au développement durable. Vous pouvez visionner des film (le peuple migrateur, microcosmos,...), assister à des expositions (Orangerie,...) et des liens avec l'ADEME ou WWF.
je vous laisse explorer le site et jouer à sauver le monde!

*indice titre: vous voulez rire!!! trop facile! bon, pour Elsa, c'est en lije et il y a un gros gros lion

samedi 10 janvier 2009

crépuscule

je viens d'apprendre que la célèbre et passionnante série de Stéphanie Meyer va sortir au cinéma (le tome 1 d'abord).
les 4 tomes de la série sont en train de devenir un classique des CDI (si tant est qu'ils y restent plus de 2 jours...). Pour en savoir plus, je vous conseille les résumés de petite noisette.
la série commence à prendre l'ampleur de Harry Potter (pas encore...mais pas loin). l'intrigue joue sur les mêmes registres : héroïc-fantasy (vampires, loups-garous,...), un amour impossible entre deux jeunes et guerres de territoire... Et, ce qui devient de plus en plus courant en lije, des énormes pavés !
reste à voir si le film est à la hauteur du livre et de ses héros (Edward est décrit comme le plus beau garçon du monde ;-) )

* pour le titre, indice : "my tailor is rich" (c'est un peu tiré par les cheveux. Elsa, tu relève le défi?)

jeudi 8 janvier 2009

j'ai failli passer à côté...


j'ai failli ne pas voir que le cap des 10 000 visiteurs à été dépassé. j'ai passé le début de semaine à surveiller le compteur et, tout à coup, c'est fait!
le blog a 1 an (moins 6 jours). c'est plutôt pas mal!
merci à tous pour les visites, les commentaires et les soutiens...

PC Killer

aujourd'hui, conférence de Serge Tisseron sur les mondes virtuels au CRDP d'Amiens. Comme le résumé est très long...je donne d'abord l'indice sur le titre du livre lije qui a inspiré le titre du message : il est un auteur jeunesse...
maintenant, Serge Tisseron :


Enseigner à l’heure du virtuel par Serge Tisseron

Intro : le virtuel, un monde fascinant.

Il existe une fascination pour les espaces virtuels. Le virtuel est considéré comme l’intermédiaire entre le monde réel et le monde imaginaire et qui ouvre sur ces deux mondes (jeux / achat de biens). Il est possible de rester dans le monde virtuel (sans aller vers le réel ni vers l’imaginaire) en communicant avec de vrai personnes en ligne tout en ignorant tout d’elles. Tout est alors indécis et les adolescents aiment l’indécis.

D’où vient la fascination pour ces nouveaux espaces virtuels :

- Ces espaces offre une très large place à l’image (qu’elle soit visuelle ou verbale). Ces nouveaux espaces permettent donc d’avoir devant les yeux les choses que l’adolescent a à l’esprit (on passe de la reproduction de la réalité extérieure à l’expression de la réalité intérieure de l’individu).

- Ces espaces sont des lieux où l’adolescent peut s’immerger et interagir car l’acteur devient le spectateur de ses propres actions.

- Ces espaces permettent d’expérimenter la vie : observer le résultat de ses propres actions (serious game sur le développement durable)

Pour conclure : dans les mondes virtuels, tout est indécis et tout est expérimentable et donne la possibilité d’observer ses actions.

Visionnage du film culture d'Univers :

Les jeux en / off ligne (WoW, second life, …) attirent car il n’y a pas de fin donc pas d’angoisse de séparation. Les jeunes qui y jouent sont en quête de socialisation (en formant des équipes, des guildes) mais aussi à la recherche de règles et d’une structure d’encadrement. Les mondes virtuels ont aussi leurs stars et champions ce qui entraîne une médiatisation (marketing) et un processus d’identification des joueurs à ces stars, champions du monde de jeux. Les mondes virtuels sont, en effet, des lieux de compétitions acharnées : les avatars mènent leur quête, se créés des compagnons de route, créés une guilde hiérarchisée et va combattre d’autres guildes. Dans le monde réel, les créateurs des avatars constituent des équipes considérant leurs activités virtuels comme un sport : ils s’entraînent, font partie d’une équipe, mettent en place des tactiques et des schémas de jeux.

La pratique des mondes virtuels permet le développement de compétences particulières : gestion de la pression, sang-froid, coordination, réactions rapides par réflexes.

Les espaces virtuels sont le lieu d’une nouvelle culture basée sur le métissage des cultures (culture orientale et culture gréco-latine se mélangent).

Ils offrent aux adolescents la possibilité de créer leurs propres images ou machinima (machine + cinéma + animation). Les joueurs réalisent des films à partir d’images de jeux vidéo mais aussi de photos de téléphones portables,…

La possibilité de devenir créateur d’image renforce la fascination.

Monde virtuel = esprit de compétition et esprit d’équipe

A l’avenir, personnalisation à l’extrême des jeux : acheter un jeu, le modifier et le mettre en ligne pour espérer que d’autres y jouent.

Les joueurs ont conscience de jouer, d’être dans le virtuel car les thématiques tournent autour de l’héroïc-fantasy, les elfes, les magiciens,…

Les premiers jeux vidéos étaient orientés « garçon » en privilégiant la rapidité motrice. Cependant, les frontières homme / femme deviennent de plus en plus floues.

Pourquoi les joueurs jouent ? Théorie de l’évitement : ils jouent pour ne pas se confronter à une réalité traumatique. Ils jouent également car le jeu est un monde gratifiant : le joueur est le héros, il obtient des gratifications importantes au début qui vont s’amenuiser par la suite afin de créer une sensation de manque (le joueur persiste à jouer pour retrouver le niveau de gratification initial).

La culture, le savoir et la relation pédagogique à l’épreuve du numérique

Les TICE induisent de nouveaux comportements. On entre dans une culture des écrans qui modifient la représentation de soi, la relation aux autres, le rapport aux images vues et fabriquées, la relation à l’espace, au temps (culture de l’éternel présent) et à la connaissance (juxtaposition de savoirs sans liens entre eux).

- Représentation de soi : L’écran est un autre miroir qui renvoie une image différente du miroir traditionnel. Très tôt, les jeunes enfants se voient à travers différents écrans qui leur renvoient des images différentes d’eux-mêmes. Les jeunes se familiarisent donc avec l’idée d’avoir plusieurs identités. C’est à l’entourage (réel et virtuel) de les confirmer dans une identité privilégiée qui doit composer avec le désir d’extimité du jeune mais aussi le désir, nouveau (à cause de Google), d’être remarqué plutôt qu’être aimé.

- Relation aux autres : apprendre avec ses pairs, par ses pairs et entre pairs. L’adulte conserve le rôle de maître qui fixe les objectifs et lève les difficultés.

- Rapport aux images : aucune image n’est vraie ou fausse. Le jeune ne s’intéresse plus à la véracité de l’image mais à sa fabrication. Rapport avec la culture du métissage et le travail en groupe. Il fabrique ses propres images (happy slapping, machinima).

- des rituels indispensables : disparition des rituels pour le passage à l’âge adulte donc, le jeune se créé des rituels initiatique (quêtes,…) qu’il est important de reconnaître.

Les TICE impose un changement radical : le Peer to Peer (pairs à pairs) avec l’importance de la gratification (renforcement positif).

Les jeux vidéos sont donc une forme de communication et de socialisation mais par écran interposé. Dans l’enseignement, les élèves doivent se mettre par équipes et en concurrence, faire eux-mêmes les expériences, se confrontent aux sources et à leurs camarades.

Une évolution de plus en plus précoce vers l’extrême : environnement audiovisuel ultra violent produit des effets différents selon les personnes :

- justification / raison d’avoir recours à la violence

- défaitisme / résignation aux risquent d’agressions qui menacent le jeune

- reflexes constructifs et réparateurs.

Dans tous les cas, un environnement violent produit un enkystement des identifications avec un risque accru de passage à l’acte chez certains et de soumission chez d’autres. Le système éducatif français est un système qui privilégie la frustration à la gratification et est donc en porte-à-faux par rapport aux mondes virtuels.

Actuellement, les chercheurs américains s’interrogent sur la pertinence d’un unique enseignement de la programmation aux élèves. En effet, à l’avenir, de nombreuses données seront sous forme non écrites : les machines devront être programmées pour répondre à des besoins spécifiques à l’individu qui devra donc les personnaliser.

Il s’agit d’accompagner les élèves dans le passage de la passivité à l’interactivité ; de l’interactivité à la fabrication ; de la fabrication à la création.

Conseils de S. Tisseron aux enseignants et parents :

- valoriser l’erreur comme objet d’apprentissage

- reconnaître des différences de plus en plus grandes entre le développement émotionnel et l’acquisition des TICE

- cadrer et accompagner l’usage des TICE

- ne pas introduire précocement les TICE pour favoriser d’autres apprentissages

- éducation à la distinction intime / public, droit de l’enfant à son image

- valoriser les productions d’images des élèves

- montrer l’autre face de la violence (compassion, entraide, réparation)

prolongement :
le dossier d'educnet sur les jeux sérieux : http://www.educnet.education.fr/dossier/jeuxserieux
les ouvrages de S. Tisseron (Qui a peur des jeux vidéos?, virtuel mon amour, l'enfant au risque du virtuel, ...)

ps : désolé mais j'ai prévenu, c'était long!