lundi 24 janvier 2011

Mission 4 : l’ouverture culturelle

Toujours dans le cadre du PE, le prof doc ouvre son établissement sur tout plein d’environnements. Je me suis souvent demander comment ouvrir un bâtiment à quelque chose… dans le projet de circulaire n°3, on parlait d’ouvrir les élèves à la culture, là il y avait un sens !

Nous « contribuons » (encore) à l’éducation culturelle, sociale et culturelle de l’élève, nous « impulsons » des activités stimulantes ! (en gros, on lance l’idée en salle des profs !), on peut même participer à des à des sorties (et les organiser ? que nenni) et nous « facilitons ».

Pour pouvoir faire tout ça, nous sommes heureusement aidés par beaucoup de monde avec qui nous entretenons de bons rapports ! Sur quel temps ? Elles seraient finalement utiles ces 6 heures ?

Et pour finir sur une note positive : « L'expertise du professeur documentaliste fait du CDI de l’établissement un espace de culture, de documentation et d’information [attention, ce n’est vrai que pour le CDI, finalement, on ne parle plus de l’intérêt de l’établissement] , véritable lieu d’apprentissage [mais oui, vous êtes des profs… y parait] et d'accès aux ressources pour tous [ ah oui, on est des profs fournisseurs, contributeurs, facilitateurs, pas des profs enseignants] et de préparation à la vie sociale, professionnelle et civique. »

Alors que les remarques doivent être rendues aujourd’hui, l’image du prof doc donnée dans ce projet de circulaire (que j’appellerai 2bis) est une image qui ne me correspond pas totalement : un gestionnaire, un fournisseur, un administrateur réseau, un conseiller TICE, un animateur culturel mais à aucun moment il n’est professeur, formateur.

Alors, vous l’avez signé, la pétition ?

vendredi 21 janvier 2011

Mission 4 : gestion et diffusion de l’information

L’intitulé de cette mission me laisse perplexe. N’est-ce pas ce dont parle le projet de circulaire depuis le début ? En mission 1 « pédagogie » : nous mettons à dispositions les informations et les ressources pour répondre aux besoins des enseignants (et un peu des élèves) afin qu’ils entrent dans la culture de l’information. La politique documentaire, si on ne la considère pas QUE comme une politique d’achat, intègre également un volet gestion et diffusion de l’information !

Bref, ça me semble un peu redondant mais peut-être que le besoin d’explicitation était plus fort.

En gros, « le professeur documentaliste est responsable du fonds documentaire, de son enrichissement, de son organisation et de son exploitation ». Ca valait le coup d’attendre 25 ans une nouvelle circulaire de mission ! Mais attention, il le fait « sous l’autorité du chef d’établissement ». Là, je m’interroge. Le chef peut-il m’interdire d’acheter un livre ou un autre (je me souviens d’avoir entendu une collègue parler d’un chef qui avait fait retirer du CDI « la guerre des boutons ») ? Le chef peut-il intervenir dans une politique d’acquisition votée en CA (si, si, dans le cadre de la poldoc…faut suivre !). Et, moralement, le chef doit-il intervenir ? Est-ce à dire qu’en cas d’absence du titulaire, le chef peut ouvrir le CDI (et son fonds) vu qu’en fait, c’est lui qui à l’autorité ?

En détail, que faire lorsqu’on veut gérer et diffuser de l’information ? On « met à disposition », « on favorise la diffusion » (comment ?j’opte régulièrement pour les signaux de fumée !!!), et, ma préférée, on « contribue à sensibiliser » tout le monde aux ressources physiques et numériques et à leur usage

On « apporte aide et conseil pour l’accès à ces ressources » = on ouvre le CDI ? On apporte notre aide pour l’obtention de la clé ? Évidemment non, on le fait dans le cadre de « l’accueil pédagogique des élèves » (ça exclu la perm’ ? est-ce considéré comme un accueil pédagogique ? pour certains élèves, oui). On fait tout ça quand ? Pendant le PDMF, les TPE, les PPCP, ODP…et recherches personnelles (heureusement car, dans quelques années, ces dispositifs auront disparus).

Dans ce cadre, également, nous « participons à la prise en compte » (j’adore toutes ces terminologies) du numérique dans le projet d’établissement (= animation de l’ENT).

Et en plus de tout cela, on assure une veille informationnelle pour l’ensemble de la communauté éducative ! On peut peut-être laver les voitures du personnel de l’établissement aussi ?

Donc, nous devons gérer toutes les ressources physiques de l’établissement = les manuels (bah quoi, c’est des ressources) hors de question ! = la documentation administrative (comment vous ne conservez pas religieusement tous les courriers envoyés par l’administration depuis 5 ans concernant les portes ouvertes, la sortie de la classe machin au cinéma ou la réunion du conseil ?). Sur quel temps ferions-nous tout ça ? Qui a encore un peu de temps à perdre ou un peu de temps libre ? bien sur, si on nous enlève toute responsabilité pédagogique, formative, ca va dégager du temps, ou bien si on intègre nos 6h de relations extérieures dans notre temps de service…

J’en ai discuté un peu en salle des profs, les réactions vont de « ils veulent encore nous rajouter quelque chose, mais on a plus le temps pour enseigner notre propre discipline » (sécurité routière, UFSBD,… pris sur le temps disciplinaire) ou encore « bah et toi, tu vas faire quoi ? » et ma préférée :

LUI - « j’y connais rien, moi, en informatique. Déjà que je ne valide pas le B2i »

MOI - « ce n’est pas de l’informatique c’est de l’information : la validation des sources, l’esprit critique, les outils du web 2.0, l’indexation,… »

LUI – « je m’y connais encore moins ! »

Bien sûr qu’il n’y connaît rien, ce n’est pas son domaine d’expertise ! Ce sera à nous de le former à former. En fait, on va tous devenir formateurs IUFM ou PAF avec la même rémunération (je rigole…pour la rémunération). On va peut-être nous mettre dans un GRETA ou une AFPA, on ne fera que de la formation pour adulte.

jeudi 20 janvier 2011

2ème mission : la poldoc

Le professeur documentaliste met en œuvre la politique documentaire de l’établissement qu’il contribue à définir.

Ah, la poldoc ! Marotte de notre Inspecteur Général J.-L. Durpaire qui l’a officialisée dans son rapport (écrit par lui-même à sa demande expresse) de 2004.

Qu’est-ce que la politique documentaire ? « La politique documentaire a pour objectif principal de permettre à tous les élèves d’accéder aux informations et aux ressources nécessaires à leur formation, participant ainsi à l’égalité des chances entre tous les élèves. ». Dit comme ça, on a du mal à refuser !

  1. D’après le projet de circulaire de mission, c’est un document qui :
  • « Comprend notamment » une analyse des besoins d’info et de doc (faite par qui ?), définition et gestion des ressources et le choix des modalités d’accès à ces ressources. Nous devrons donc nous occuper de l’ensemble des ressources de l’établissement et surtout de l’ensemble des besoins (avec quel budget ? sur quel temps ?).
  • Ce document « prend aussi en compte » les besoins de formation des enseignants (ce n’est pas le rôle du PAF ? non, chacun chez soit, dans son établissement, et on oublie toute idée de débat, de discussion, de formation entre pairs)

Mais, ATTENTION, « Elle ne se limite pas à une politique d’acquisition de ressources », ma phrase préférée du projet de circulaire ! Elle contredit tout ce qui a été écrit avant elle. Telle qu’elle est décrite, la politique documentaire ne s’attache qu’aux ressources physiques ou numériques !

2. Comment mettre en place la Poldoc (puisque nous ne faisons qu’y contribuer) ?

  • Elle doit être élaborée au sein du conseil pédagogique puis proposée au chef d’établissement et votée en CA.
  • Elle doit, bien évidemment, s’inscrire dans tous les cadres de l’établissement (le projet d’établissement, le contrat d’objectif, la politique académique,…).
C’est donc à l’ensemble des professeurs de la construire, une réflexion commune autour des ressources. L’idée est très intéressante mais malheureusement (pour l’avoir vu) peu mobilisatrice. Les professeurs considèrent qu’ils ont déjà beaucoup à faire et que les ressources physiques ou numériques, bah, ce n’est pas leur problème !

3. Cette mission contient également 2 petits paragraphes « bâtards », isolés. L’un concerne les ENT.
  • Le prof doc est un conseiller auprès du chef d’établissement pour la mise en place de l’ENT (autrement dit, « l’ENT est géré par le professeur documentaliste »).
  • L’autre concerne la lecture. Ah oui, on avait oublié, l’animation et les activités pédagogiques (menées par d’autres) autour de la lecture font partie de la poldoc !

C’est vraiment méconnaître notre action au jour le jour et surtout nier notre rôle pédagogique (j’entends, formateur et pas fournisseur). Ne voir en nous, professeur documentaliste, que des documentalistes, des gestionnaires de ressources. Puisque nous ne sommes que des gestionnaires (voir des conseillers), à quoi bon passer un CAPES ? À quoi bon avoir un statut de fonctionnaire ? Après tout, dans quelques années, un surveillant ouvrira le CDI (qu’on appellera bibliothèque) et le documentaliste référent (un par bassin, c’est amplement suffisant), viendra un jour par semaine faire le recensement des besoins et livrer aux professeurs la documentation pédagogique dont ils auront besoin… vous croyez que j’exagère ? Moi pas !

mercredi 19 janvier 2011

nouveau projet de circulaire de mission : mission 1

alors que le dialogue s'était instauré l'année dernière entre la Fadben, les syndicats et le ministère sur une prochaine circulaire de mission. Cette nouvelle année commence mal pour cette collaboration. Le ministère a envoyé un mail hier aux différentes parties avec un nouveau texte (prêt à être publié, avec en-tête etc) avec un délai d'à peine une semaine (copie à rendre pour lundi prochain) pour y apporter modifications.
ce texte, en ligne ici sur le site du snes, ressemble, en apparence, au projet visible sur le site de la Fadben.
Une petite allusion à la lecture se retrouve en intro (suite aux "cris" suscités par l'absence du livre dans le 1er projet de circulaire)
  1. 1ere mission : Le professeur documentaliste contribue à la formation de tous les élèves à la culture et à la maîtrise de l’information.
  • 1ere phrase "La mission du professeur documentaliste est pédagogique et éducative". Là, on se dit que cela commence bien! mais il s'agit en fait, pour le prof doc, de "contribuer à la formation des élèves" par l'intermédiaire des "ressources, les méthodes et les outils".
  • la formation à la culture de l'information est définie, dans la suite de la mission comme "une culture et une maîtrise de l'information", "l'envie d'apprendre et la curiosité", "développer l'esprit critique face aux sources de connaissances et d'informations". Elle comprend quelques items de la compétence 4 du socle commun : " savoir s’informer et se documenter" et "adopter une attitude responsable face à internet ". le prof doc participe aussi à l'évaluation de quelques autres compétences (en rapport avec la formation à la culture de l'information?), pêle-mêle, 1, 6 et 7.
  • afin de contribuer à l'acquisition de cette culture et de cette maîtrise par les élèves, le prof-doc "prend en compte" l'éducation aux médias (et pas "assure"), et, dans un besoin de cohérence (?), utilise le PACIFI (« parcours de formation à la culture de l’information »).
le mot-clé dans cet énoncé est "contribue". en fait, tout au long de la circulaire, on comprend que le prof doc est un contributeur, un participant mais rarement un pédagogue.
quand à un parcours de la 6ème à la terminale, on pense tout de suite à un programme. Mais Pacifi est loin d'être un programme pour la profession, c'est un programme pour toutes les disciplines qui assureront la formation à la culture de l'information...


indignez-vous, réagissez sinon ça va passer...

la suite demain

lundi 3 janvier 2011

L'inconnue du PACIFI

j'en ai déjà parlé ici, PACIFI va donc faire l'objet d'une analyse et d'un débat sur le site Esmeree- les trois couronnes. Pour le moment, seule l'intro est en ligne. ce texte de PACIFI mérite qu'on s'attarde dessus : en offrant, en apparence, à certains profs-doc ce qu'ils attendent (une reconnaissance pédagogique institutionnelle, un semblant de programme,...), ils ouvrent également la voie à la formation des professeurs par les prof-doc, les prof disciplinaires devenant alors les médiateurs du document (et nous, on devient quoi alors?). après avoir rencontré de nombreux collègues, je me rends compte aussi que les aspirations pédagogiques et de formation des élèves à l'information ne sont pas partagées par tous les prof doc, qu'on ne l'envisage pas tous de la même façon et qu'établir une règle (un programme, un curriculum,...) ferait des mécontents (peu importe la règle établie).
Bref, c'est se lancer dans l'inconnu.
si vous souhaitez réagir au débat...
ps : même en étant sortie depuis peu de l'IUFM, certains termes me posent des problèmes de définition et donc de compréhension mais bon, la vulgarisation des idées les rendent moins précises!