Mise au point
Le contrat pédagogique cherche à expliciter au maximum, pour les élèves, les objectifs et les exigences scolaires. Ce concept est très différent de celui de contrat didactique (Brousseau) qui explique qu’il existe nécessairement une certaine opacité dans le « système didactique » reliant le savoir, l’élève et le maître.
Historique :
La notion apparaît dans le système éducatif dans les années 1960, au moment où l’institution expérimente l’objectif. Elle est expérimentée d’abord en lycée professionnel. Elle est présentée comme une importation de règles préprofessionnelles, explicites ou implicites, pour permettre à la tache scolaire de s’effectuer sans conflits et au bénéfice de tous.
Elle se diffuse ensuite dans tout le système éducatif en s’imposant comme permettant un dialogue compréhensible par les élèves et les enseignants.
La notion de « contrat » est ensuite reprise par Freinet et les partisans des méthodes actives (pédagogie par objectifs, pédagogie de projets,…).
Elle est affichée dans la loi d’orientation de 1989, qui met l’élève au centre du système éducatif puis dans tous les programmes (cf. biblio).
Idée de base :
- existence d’un conflit latent à résoudre
- recherche de l’équité scolaire
Principes :
- lutter contre l’échec scolaire
- définition par l’élève d’objectifs et de stratégies pour les atteindre
- valoriser les réussites des élèves
Termes du contrat :
- clarté des objectifs de la formation
- précision des consignes et des taches
- précision des conditions de réalisation
- clarté des critères de l’évaluation
- indication des recours et des remédiations possibles si la tache n’est pas réalisée
- engagement de l’élève à la performance requise
- engagement de l’enseignant à accorder l’évaluation préétablie
= gestion partagée des procédures d’apprentissage
Objectifs :
- établir des conventions permettant l’individualisation des parties
- stabilisation des relations sociales
- socialisation des individus
Réactions des enseignants :
Pourquoi mettre en place une technique qui s’adresse à un élève alors que toute la classe est importante ?
Dès lors que l’on en situation de grande hétérogénéité des élèves, le principe d’un cheminement identique, à objectifs, contenus et durée égales pour tous se heurte à de nombreux obstacles ; on peut penser retrouver une certaine homogénéité par des structures ou des dispositifs différenciés comme l’Ecole sait bien le faire ; malgré tout, l’hétérogénéité des élèves, des niveaux et la variété des difficultés rencontrées restera de mise dans la gestion de sa classe. La pédagogie du contrat est une pratique outillée, parmi d’autres, qui permet utilement de préciser dans l’ordinaire de son enseignement ce qu’on attend des élèves et de les accompagner au mieux de ce qu’ils peuvent apprendre.
La pédagogie de contrat est un leurre, le rapport enseignant/élève est forcément inégalitaire.
La notion de contrat induit un rapport égalitaire, là où l’Ecole traite d’abord les relations sur un mode asymétrique. Pour beaucoup, c’est introduire un élément discordant et risqué. C’est bien la question du pouvoir qui agite la question du contrat : pouvoir du maître sur l’élève, pouvoir du savoir, une question pas toujours résolue dans certains cas. C’est pourquoi il importe de bien séparer ce qui est l’ordre du rapport pédagogique, qui englobe le rapport au savoir et à sa transmission et ce qui est de l’ordre de la relation pédagogique entre des personne
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Tout au plus, on peut prendre garde à quelques dérives toujours possibles dans la pédagogie du contrat :
- Le maître définit de façon trop directive objectifs et contenus du contrat, à la manière d’une prescription médicale
- L’élève ne connaît forcément les objectifs visés et les modes d’évaluation sur lequel il est attendu
- La relation inter-personnelle prime sur les apprentissages à acquérir
Que changerait la pédagogie de contrat pour un élève déjà en difficulté ?
La pratique de la négociation ou la pédagogie du contrat s’inscrit délibérément dans le registre du sens à construire dans toute activité scolaire. Roland Viau retient trois facteurs :
- Que l’élève perçoive la valeur de l’activité
- Qu’il perçoive sa propre compétence à l’accomplir
- Qu’il puisse percevoir la « contrôlabilité » de son déroulement et de ses conséquences
Bibliographie :
CHALVIN, Dominique. Encyclopédie des pédagogies de formation, t.2, méthodes et outils. ESF éditeur, 1996.
DANVERS, Francis. 500 mots-clefs pour l’éducation et la formation tout au long de la vie. Presse Universitaire du Septrion, 2003.
CHAMPY, Philippe, ETEVE, Christiane (dir.). Dictionnaire encyclopédique de l’éducation et de la formation (3ème éd.). Retz, 2005
http://parcours-diversifies.scola.ac-paris.fr/manuel/negocierdescontrats/scenario.htm : les questions des professeurs
http://www.mapreps.com/pedagogiedecontrat.htm : implication de la pédagogie de contrat dans les programmes
http://hebergement.ac-poitiers.fr/l-cepmo/contrat.htm
http://pedagogie.ac-montpellier.fr/Actions/ppcp/pedapro.html
http://www.inrp.fr/recherche/Terminees/8995/50702.htm
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