mardi 29 novembre 2011

"engagez-vous" qu'y disaient

A tous les abonnés à la liste e-doc qui passent, moi en tout cas, une heure tous les matins à lire et comprendre les messages de la passionnante discussion sur notre métier, nos missions, notre avenir, je vous livre mes pensées :

  1. Puis-je faire la différence ?

Je suis une petite prof doc, titulaire depuis peu, qui n'a rien d'exceptionnel et qui tient (de temps à autre) un blog.

Gavée de séries américaines où le quidam du coin se retrouve héros sauveur du monde, je me dis que oui, chacun à son niveau, nous pouvons faire la différence. Mais quelle importance, pour notre métier, que mon chef d'établissement, que mes collègues, que ma vie scolaire me considèrent comme enseignante à part entière ? « Il faut commencer petit », « un petit pas pour l'homme mais un grand pas... »... Agir au niveau local, c'est bien. Mais il nous faut tout de même subir les décisions nationales. L'idéal, serait donc d'agir au niveau national !

  1. Dois-je faire la différence ?

Ok, je peux peut-être faire la différence mais en ai-je envie ? Mon métier, tel que je le pratique, ne me satisfait pas totalement mais je m'améliore d'année en année (en tout cas, je l'espère).

Le métier de professeur documentaliste tel qu'il est, régit par la circulaire de 1986, propose 4 missions (pour rappel : 1. Le documentaliste-bibliothécaire assure, dans le centre dont il a la responsabilité, une initiation et une formation des élèves à la recherche documentaire / 2. L'action du documentaliste-bibliothécaire est toujours étroitement liée à l'activité pédagogique de l'établissement / 3. Le documentaliste-bibliothécaire participe à l'ouverture de l'établissement / 4. Le documentaliste-bibliothécaire est responsable du centre de ressources documentaires multimédia ) qui, même si elles sont un peu floues, même si elles sont un peu vieillottes, même si elles ne tiennent pas comptent des dernières évolutions technologiques (et alors, on ne peut pas être à la pointe quand on passe par le temps politique, regardez HADOPI!), me conviennent parfaitement. Elles me donnent un cadre institutionnel fort tout en me laissant agir, à l'intérieur de ce cadre, selon mon envie, mes capacités, le contexte de mon établissement,...

Seulement voilà, le métier, tel qu'il se profile dans l'avenir, à travers les différents textes institutionnels parus (rapport Durpaire, protocole d'inspection, PACIFI, …) ou pas (dernier projet de circulaire de missions) me convient-il ? Ai-je envie de devenir gestionnaire des ressources de mon établissement (et, à terme, de plusieurs établissements sans doute) ? Ai-je envie de devenir conseiller du chef d'établissement en matière d'informations ? Ai-je envie de devenir gestionnaire de réseau devant construire l'ENT, la politique documentaire et toutes ces choses qui nous éloignent des élèves ? À toutes ces questions, je réponds non, non, non et encore non !

A-t-on besoin d'un CAPES, d'un Certificat d'Aptitude au Professorat de l'Enseignement du Second degré pour faire ce qu'espère pour nous une certaine partie de nos décideurs ? Encore une fois : non ! Le prochain pas sera donc, certainement, de plus ouvrir de postes au CAPES de doc. S'il n'y a plus de postes, il n'y a pas de raison de maintenir une formation universitaire. Et, après quelques années, le CAPES de doc aura disparu, « faute de candidats », « faute de formation » mais surtout, faute d'une volonté politique qui, tout en affirmant vouloir une jeunesse critique, avertie, citoyenne, refuse de lui fournir un professeur spécialiste de l'information et de la documentation !

  1. Comment faire la différence ?

Au niveau local, en s'installant dans les instances décisionnaires de l'établissement (CA), en revendiquant à chaque réunion, sur chaque liste d'émargement, notre statut d'enseignant certifié

en passant inlassablement pour la pointilleuse (ça, c'est moins marrant) : ça, c'est ce que je fais déjà.

A la lecture des différents mails de la liste, je me suis dit que je pouvais aussi : renommer l'intitulé de la formation que je dispense aux 6èmes : supprimer l'Initiation à la Recherche Documentaire (IRD) par une autre appellation : Formation à l'Information et à la Documentation ? Enseignement Info-Documentaire (je refuse les « cours d'info-com » et préfère les « cours d'info-doc ») ? Je ne sais pas encore mais ça changera. Proposer des projets aux collègues tout en explicitant bien mes objectifs documentaires même si je n'ose pas toujours (de peur de les faire fuir à tout jamais).

Au niveau départemental : continuer la formation PAF tout en accentuant le côté pédagogique (ce que je faisais déjà) auprès de mes stagiaires. Peut-être prendre mon courage à deux mains et proposer une autre formation pour l'année prochaine.

au niveau national : bon, je vais peut-être enfin m'inscrire à la FADBEN ! Aujourd'hui, alors que je me sens menacée dans ma vision du métier, il est peut-être temps de franchir le pas et d'intégrer « notre » (la seule à ma connaissance) association professionnelle !

lundi 21 novembre 2011

Préparer son budget

et oui, pour pouvoir faire plein de choses dans un CDI (comme partout), il faut de l'argent, des pépettes, de la maille, du flouze, de l'oseille,... (concours de synonymes?!).

ici, nous recevons une fiche de demande à remplir consciencieusement pour chaque discipline. Le but du jeu est d'obtenir un maximum d'argent pour nos projets.

sur cette jolie feuille, je rajoute , en général, plein de lignes en fonction de "mes" besoins mais dans la partie "activités pluridisciplinaires"
  • une ligne pour la venue de Christian Grenier = achat de livres dont il est l'auteur (avec 6 classes qui le rencontrent, je vais en avoir besoin) en plus de ceux déjà présents au CDI
  • une ligne pour le projet histoire des Arts liaison CM2/6eme : achat d'ouvrages
  • une ligne pour un projet de malle-lecture sur les Antiquités en lien avec 2 autres collèges du bassin

sans oublier les besoins habituels en terme d'acquisitions propres au CDI, d'abonnements, prix littéraire. En l'absence de notre COP, je m'occupe aussi de la ligne "orientation" que j'ai fait créer il y a deux ans pour alimenter le kiosque ONISEP (déjà que le CDI ne dispose pas de beaucoup de moyens...).

Je suis également sortie de mon rôle (ou pas) en conseillant activement les professeurs de français qui se plaignent constamment de leurs manque de moyens ("ah bon, c'est là qu'on peut demander d'augmenter notre quota photocopie", "ah bon, si on veut acheter des séries, il faut qu'on le prévoit sur cette feuille, mais c'est pour l'année prochaine!" )

Ce qu'il ne faut pas oublier lorsqu'on construit un budget c'est que le budget fonctionne en année civile alors que l’Éducation nationale fonctionne en année scolaire. Donc, des projets qui se construisent en septembre-octobre pour aboutir dans le courant de l'année (mai-juin) peuvent être financés.

bien sûr, c'est du boulot de gestionnaire, compter, budgéter, évaluer ses besoins et leurs priorités mais c'est au service de la pédagogie. Faire bouger nos élèves, les ouvrir à la culture (ou juste au monde extérieur) est un enjeu important, surtout dans le contexte local de mon petit établissement!

donc, pour construire son budget :

  1. avoir des projets, même petits (renouveler les dictionnaires) et les expliciter
  2. savoir chiffrer ses besoins (dans des projets type liaison cm2/6è, je compte le prix d'1 livre de poche par élève du collège concerné = 80x6.50€ = 520€) tout en étant raisonnable
  3. ne pas hésiter à demander conseil au gestionnaire ou au secrétariat d'intendance

un budget n'est pas seulement le moyen de financer nos projets, c'est aussi un document qui permet de rendre visible notre action auprès des responsables de l'établissement (c'est un document qui est lu très attentivement par les chefs!)


jeudi 17 novembre 2011

forum des métiers

Autre action : je fais partie du forum des métiers de la ville (organisé avec la MFR,...), non pas comme organisatrice mais comme intervenante. je vais essayer de ne pas décourager les futurs profs docs comme je l'avais fait il y a 2 ans !
à ma décharge, j'étais en Picardie loin de chez moi (j'ai rien contre la Picardie, j'ai adoré mon année de stage à Gamaches), dans un IUFM un peu rétro et c'était l'hiver!

maintenant, je m'épanouis dans mon métier, j'ai plein de projets passionnants, une vie bien remplie et presque équilibrée et je suis en Maine-et-Loire...
Pascal, si tu veux que je vienne dire tout ça à nos futurs collègues, pas de souci!

prêts thématiques à des classes

L'an dernier, une professeur de français (contractuelle) et moi, avions pas mal bosser sur des bibliographies thématiques. Elle souhaitait que ses élèves aient des livres à lire pendant les vacances ou pendant certaines séquences (le roman policier, les récits de vie, les nouvelles, l'argumentation,...). ces bibliographies demandent du boulot (surtout si, comme on nous l'apprend à l'IUFM, on n'indexe pas les fictions....).

Les autres professeurs, ayant appris ça, se sont lancés à leur tour dans l'expérience de la lecture cursive. Je constitue donc des bibliographies. les professeurs me préviennent à l'avance, on fixe une date de venue des élèves (ça se passe au CDI, que je ferme pour l'occasion, avec le professeur de français). j'imprime la biblio et je lance une chasse au trésor avec les élèves de la perm' (ils me ramènent tous les livres en moins de 2!). j'étale tous les livres (il doit y en avoir plus que le nombre d'élèves) sur les tables du CDI. Les élèves arrivent, choisissent, j'enregistre les prêts dans BCDI et je donne la liste des prêts au professeur (j'ai construit un rapport pour faire plus rapide). Certains élèves réservent des livres empruntés par leurs camarades. une fois qu'ils sont partis, il me reste 1/4d'heure pour ranger (ou faire des tas!).

C'est assez épuisant, surtout si le fonds n'est pas bien indexé, et ça demande du temps (aller fouiner dans les rayonnages, ranger) mais les élèves reviennent souvent après en disant : "est-ce qu'il est là, le bouquin que machin avait emprunté?" Ce que j'aimerais maintenant, c'est récupérer certaines fiches lectures pour les mettre dans un classeur au CDI. à voir avec les collègues !

projet veille en technologie

Ce projet est encore à l'état de ... projet!

le programme de technologie de 3ème prévoit d'appréhender l'évolution de l'objet technique et, pour se faire, organiser une veille technologique.

Nous pensons donc, avec le prof de techno, répartir les élèves en petits groupes avec chacun un objet dont ils devront faire l'historique et suivre les évolutions actuelles (nanotechnologies, robotique, ...).
Chaque groupe devra produire un portail netvibes regroupant ces informations, un onglet historique, un onglet application et un onglet évolution.

Pour le moment, on y réfléchit!