L’intitulé de cette mission me laisse perplexe. N’est-ce pas ce dont parle le projet de circulaire depuis le début ? En mission 1 « pédagogie » : nous mettons à dispositions les informations et les ressources pour répondre aux besoins des enseignants (et un peu des élèves) afin qu’ils entrent dans la culture de l’information. La politique documentaire, si on ne la considère pas QUE comme une politique d’achat, intègre également un volet gestion et diffusion de l’information !
Bref, ça me semble un peu redondant mais peut-être que le besoin d’explicitation était plus fort.
En gros, « le professeur documentaliste est responsable du fonds documentaire, de son enrichissement, de son organisation et de son exploitation ». Ca valait le coup d’attendre 25 ans une nouvelle circulaire de mission ! Mais attention, il le fait « sous l’autorité du chef d’établissement ». Là, je m’interroge. Le chef peut-il m’interdire d’acheter un livre ou un autre (je me souviens d’avoir entendu une collègue parler d’un chef qui avait fait retirer du CDI « la guerre des boutons ») ? Le chef peut-il intervenir dans une politique d’acquisition votée en CA (si, si, dans le cadre de la poldoc…faut suivre !). Et, moralement, le chef doit-il intervenir ? Est-ce à dire qu’en cas d’absence du titulaire, le chef peut ouvrir le CDI (et son fonds) vu qu’en fait, c’est lui qui à l’autorité ?
En détail, que faire lorsqu’on veut gérer et diffuser de l’information ? On « met à disposition », « on favorise la diffusion » (comment ?j’opte régulièrement pour les signaux de fumée !!!), et, ma préférée, on « contribue à sensibiliser » tout le monde aux ressources physiques et numériques et à leur usage
On « apporte aide et conseil pour l’accès à ces ressources » = on ouvre le CDI ? On apporte notre aide pour l’obtention de la clé ? Évidemment non, on le fait dans le cadre de « l’accueil pédagogique des élèves » (ça exclu la perm’ ? est-ce considéré comme un accueil pédagogique ? pour certains élèves, oui). On fait tout ça quand ? Pendant le PDMF, les TPE, les PPCP, ODP…et recherches personnelles (heureusement car, dans quelques années, ces dispositifs auront disparus).
Dans ce cadre, également, nous « participons à la prise en compte » (j’adore toutes ces terminologies) du numérique dans le projet d’établissement (= animation de l’ENT).
Et en plus de tout cela, on assure une veille informationnelle pour l’ensemble de la communauté éducative ! On peut peut-être laver les voitures du personnel de l’établissement aussi ?
Donc, nous devons gérer toutes les ressources physiques de l’établissement = les manuels (bah quoi, c’est des ressources) hors de question ! = la documentation administrative (comment vous ne conservez pas religieusement tous les courriers envoyés par l’administration depuis 5 ans concernant les portes ouvertes, la sortie de la classe machin au cinéma ou la réunion du conseil ?). Sur quel temps ferions-nous tout ça ? Qui a encore un peu de temps à perdre ou un peu de temps libre ? bien sur, si on nous enlève toute responsabilité pédagogique, formative, ca va dégager du temps, ou bien si on intègre nos 6h de relations extérieures dans notre temps de service…
J’en ai discuté un peu en salle des profs, les réactions vont de « ils veulent encore nous rajouter quelque chose, mais on a plus le temps pour enseigner notre propre discipline » (sécurité routière, UFSBD,… pris sur le temps disciplinaire) ou encore « bah et toi, tu vas faire quoi ? » et ma préférée :
LUI - « j’y connais rien, moi, en informatique. Déjà que je ne valide pas le B2i »
MOI - « ce n’est pas de l’informatique c’est de l’information : la validation des sources, l’esprit critique, les outils du web 2.0, l’indexation,… »
LUI – « je m’y connais encore moins ! »
Bien sûr qu’il n’y connaît rien, ce n’est pas son domaine d’expertise ! Ce sera à nous de le former à former. En fait, on va tous devenir formateurs IUFM ou PAF avec la même rémunération (je rigole…pour la rémunération). On va peut-être nous mettre dans un GRETA ou une AFPA, on ne fera que de la formation pour adulte.
1 commentaire:
Il me semble que l'on est déjà sous l'autorité du chef d'établissement. Il a le droit d'ouvrir le CDI en notre absence, ou de le faire ouvrir par quelqu'un d'autre (un surveillant!).
Et à mon avis, il a un droit de regard sur la politique d'acquisition puisqu'il signe les bons de commande (enfin je crois). S'il y a un problème, c'est lui le responsable.
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